Viticulture raisonnée, objectif zéro herbicide
environnement
Après avoir soutenu les travaux du chercheur anglais Roger Corder, professeur à la Queen Mary's University de Londres, qui vantait les bienfaits des cépages du Sud-Ouest comme protecteurs des vaisseaux sanguins, l'Interprofession poursuit son programme d'études scientifique avec des travaux sur la viticulture raisonnée. Et ce, dans une politique en tout point favorable au développement durable, à la protection des exploitations viticoles et à la lutte biologique. « Dans ce programme mené par l'IFV de Gaillac, nous travaillons à l'objectif zéro herbicide » précisait Michel Defrances, Président de l'Interprofession, la grande famille viticole qui tisse sa vigne du Pays Basque à l'Aveyron.
Une stratégie portée avec force depuis 2008 par Martin Malvy, Président de Région, qui sait ô combien la filière viticole est porteuse d'emplois en Midi-Pyrénées et garante de succès économique tant sur le marché français qu'à l'exportation. Une action qui n'a pas laissé insensible les producteurs de Somontano en Espagne, qui ont bien conscience que de l'autre côté des Pyrénées, la sensibilisation à l'environnement n'a pas la même ampleur qu'en France.
L'IVF est le bras technique de l'interprofession
Pour que la filière vin du Sud-Ouest intègre toutes les contraintes environnementales dans cette lutte pour une viticulture raisonnée et durable, l'Interprofession a signé, avec les Espagnols, un partenariat avec son bras technique, l'Institut Français de la Vigne et du Vin de Midi-Pyrénées. Une structure pointue qui jouera ainsi un rôle de catalyseur pour l'ensemble des actions engagées, se félicite Michel Defrances.
Cet Institut basé à Gaillac a ainsi développé une solide expertise sur trois thématiques piliers, et ce toujours dans un discours raisonné et cartésien : le zéro herbicide, la lutte biologique, la modélisation des maladies cryptogamiques de la vigne et la diffusion des données issues de ces modèles via des outils modernes de communication comme Internet. Monsieur Éric Serrano, directeur de l'Institut, détaillait pour le premier point : « Pour atteindre le zéro herbicide, il faut trouver les semences adaptées aux différents systèmes de production des vignobles. En fonction des objectifs de production, un Fronton ne sera pas travaillé comme un Madiran. En parallèle, il faut aussi considérer, dans ce souci de protection de l'environnement, la viabilité des exploitations. » Concernant la viticulture raisonnée, Éric Serrano apporte aussi un discours de la méthode : « Par exemple pour les maladies cryptogamiques, on a des outils qui permettent de les modéliser et de les anticiper. Prenez le mildiou, grâce à des prévisions météos, on sait s'il faut ou pas qu'un viticulteur intervienne, et comment il doit le faire. »
« De la raison »
Sur la lutte biologique, le directeur de l'Institut se montre tout aussi rigoureux : « Il y a des auxiliaires des cultures, comme des acariens, qui peuvent lutter contre des nuisibles, comme les araignées rouges et jaunes. Inutile d'user de produits chimiques. Ce n'est pas de l'intégrisme, c'est de la raison ».
À travers ses propos, on comprend bien que les vignerons ont bien conscience des enjeux. C'est pourquoi, par ce programme de coopération et de recherche, l'Interprofession des vins du Sud-Ouest y contribue, rappelle Paul Fabre, son directeur.
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